Origine du nom Jemappes.
Jemappes
a trouvé son nom dans la situation spéciale qu’il
occupe sur les rives de la Haine et de la Trouille. C’est en
effet, au centre de son territoire, que les deux rivières se
rencontrent. Dès le VIIe siècle, le village est
désigné sous des termes variés, mais ayant tous
une origine identique. On disait : Gamappium (en 1065), Gamapium
(en 1122), Gamapia (en 1150), Gemapna, Gemappes (en 1295), etc.,
termes dans lesquels on retrouve deux radicaux semblables, Gam, Jem qui
veulent dire gemelli, gémeaux, jumeaux et appia, appe qui
signifient eau ou mieux les eaux. L’union des deux radicaux veut
donc marquer la double eau, les deux eaux.
L'histoire a connu plusieurs orthographes avant de déterminer
l'actuelle qui est Jemappes: Jemmape, Jemappe, Jemmappes, Jemmappe, Jemapes...
Les Français l'écrivent toujours avec deux "m" ce qui fait qu'ils le prononcent
"jémap".
Jemappes formait jadis une seigneurie qui fut attribuée au Comte de Hainaut à titre d'abbé séculier et haut avoué du chapitre de Sainte-Waudru. Jemappes formait une mairie héréditaire qui appartint aux familles de la Motte de Jemappes, de Beaurieu, de Vertaing, de Griffon, de Masnuy, etc. La charte de franchises et libertés de Jemappes date du 16 avril 1328.
Le 6 novembre 1792, la
commune a été le théâtre de "la bataille de Jemmapes", célèbre en France
par la victoire du général Dumouriez.
Un monument dressé sur la butte du Campiau, le "Coq de
Jemappes", commémore la bataille. Il s'agit d'un
obélisque en pierre bleue d'Ecaussine, surmonté de la
statue métallique d'un coq de plus de 2 mètres
créé par le sculpteur Jean Gaspar. Une inscription sur le
socle mentionne "Jemappes 1792" l'ensemble d'une hauteur de plusieurs
mètres a été conçu par L'architecte
Eugène Bodson et sa construction fût
réalisée par l'entreprise Carmon à Jemappes. Le
monument fut inauguré une première fois le 24 septembre
1911, lors du congrès montois de l'association Les Amitiés françaises. Le coq, tourné vers
l'Est, nargue les peuplades germaniques qui ont perdu la bataille. Les allemands s'en
empareront en août 1914 lors de la 1ère guerre mondiale et le détruiront par vengeance. Il sera
reconstruit en 1922, sculpté par Charles Samuel il sera remis en état pour la
seconde inauguration du 21 mai par les même bâtisseurs.
En 1857, Jemappes fut le théâtre d'émeutes particulièrement violentes suite au vote de la « loi des couvents » par une chambre majoritairement catholique. Les opposants à la loi manifestaient alors violemment dans tout le pays, mais c'est à Jemappes que l'incident le plus grave eut lieu : les manifestants saccagèrent puis mirent le feu au couvent de frères de la dochtrine chrétienne et les religieux durent s'enfuir pour échapper à la colère populaire.
Fin du XIXe siècle, les Jemappiens et les borains sont montés vers Mons avec des
fourches pour protester contre le statut de l'ouvrier. Ils ont été reçus par la
garde civique montoise à la hauteur du Pont-Canal, à proximité de l'actuel
rond-point des Grands-Près. Fourches boraines contre fusils montois, ce fut un bain de sang.
Cette émeute fratricide a donné son origine à la haine ancestrale des
Jemappiens envers les Montois, estompée de nos jours avec les jeunes
générations. Elle a souvent été matérialisée par des inscriptions brancardées
dans le village telles que "Nuts à Mons!" (surtout lorsqu'on a parlé de
la fusion des communes) ou le célèbre "Vive d'Jumap', à-bas les Montois!"
dont une chanson a été écrite et qui est encore
chantée dans les milieux ou familles de Jemappiens purs et durs,
encore une fois, rarement âgés de moins de 50 ans..., ou
encore "on est borégne ou on n'l'est nié", qui marque
l'attachement de Jemappes au borinage et non à Mons.
En 1977, l'entièreté de la commune de
Jemappes a fusionné avec 18 autres communes pour former le Grand-Mons.
Actuellement, Jemappes fait partie intégrante de la ville de Mons.
Les couleurs de Jemappes sont le bleu et le blanc.
Localisation
Jemappes (Belgique, code postal 7012), la cité du coq, fait partie du Grand-Mons, mais est historiquement liée au borinage, coincée entre Mons et Quaregnon. Pour s'y rendre, prendre l'autoroute E19-E42, sortie Jemappes.