Il existe plusieurs
légendes quant à l'origine du Gille et de son
superbe costume couronné par un impressionnant chapeau de
plumes d'autruche.
Pendant longtemps, on a dit que le Gille était un
"descendant" des Incas du Pérou. Ceux-ci auraient
été exhibés en 1549 lors des
fêtes données par Marie de Hongrie, gouvernante
des Pays-Bas, en l'honneur de son frère Charles Quint et de
son neveu Philippe II.
En fait, il semble qu'il faille envisager des origines beaucoup plus
lointaines et primitives. En effet, le "pas" du Gille est un
rite saisonnier, remontant certainement à plusieurs
millénaires, tendant à assurer la
fécondité de la terre au sortir de
l'hiver.
Le Gille, personnage exclusivement masculin, est une sorte de sorcier,
un prêtre du renouveau, martelant le sol de ses pieds afin
d'y réveiller les forces de la nature. Anticipant
sur la fertilité et l'abondance qu'il va susciter, le Gille
ou son ancêtre jetait des miches de pain dans la foule, et
depuis un peu plus d'un siècle, il lance des oranges, plus
symboliques encore du soleil générateur de
vie. Les bosses remplies de paille peuvent être
expliquées par le fait que le Gille, en traversant la
cité, prend sur lui toutes les maladies et tous les
malheurs.
En résumé, par sa dance, le Gille
espère écarter la mauvaise saison, la maladie, la
misère et la faim.
A la grosse caisse et aux tambours du départ, se sont
ajoutés les trompettes, clarinettes et autres instruments de
bouche. La musique des Gilles comporte vingt-six airs
fixés depuis 1877.
Sans doute relativement pauvre et rudimentaire à
l'origine, le
costume du gille s'est complété et
enrichi.
Il comporte de nos jours plusieurs centaines de motifs
(étoiles, couronnes, blasons, lions, ...), et afin
d'éviter les excès, il est à
présent réglementé.
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